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Alors que les nouvelles technologies imprègnent presque tous les secteurs, l’intelligence artificielle (IA) émerge comme une solution prometteuse pour améliorer la gestion des archives. De la numérisation à la classification automatique, les applications de l’IA dans ce domaine sont vastes. Pour comprendre comment l’IA peut transformer la gestion des archives, nous explorerons les avis de trois experts : Françoise Banat-Berger, Emmanuelle Bermès et Stéphane Pouyllau. Chacun d’eux partage son expérience et ses perspectives sur les défis techniques, les opportunités et l’avenir de l’IA dans les archives. Leur approche variée offre un panorama clair des bénéfices potentiels de l’IA, tout en abordant les obstacles à surmonter pour réussir cette intégration technologique.
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Au sommaire :
- Le point de vue de Françoise Banat-Berger
- Le point de vue d’Emmanuelle Bermès
- Le point de vue de Stéphane Pouyllau
Le point de vue de Françoise Banat-Berger
Quels sont les prochains défis technologiques qui attendent les archivistes ?
Selon Françoise Banat-Berger, directrice des Archives de France, les archivistes sont confrontés à la nécessité d’adopter de nouvelles technologies pour gérer l’afflux croissant de données numériques. L’un des défis majeurs est de s’assurer que ces technologies puissent maintenir l’intégrité et l’accessibilité des archives sur le long terme. Elle souligne que l’archivage numérique nécessite une approche systématique pour sauvegarder avec précision des documents historiquement significatifs.
Un autre défi consiste à protéger les archives numériques contre les cybermenaces. Banat-Berger indique que la sécurité des données doit être réévaluée continuellement pour anticiper de potentielles menaces. L’IA pourrait offrir des solutions pour surveiller et détecter les anomalies, contribuant ainsi à renforcer la sécurité des données et à prévenir les pertes d’informations précieuses.
L’intelligence artificielle (IA) a-t-elle sa place dans la fonction archive ?
Françoise Banat-Berger considère que l’IA a une place légitime parmi les outils dont disposent les archivistes. Elle mentionne la capacité de l’IA à automatiser des tâches répétitives telles que le tri et la classification des documents, ce qui libère du temps pour que les archivistes puissent se concentrer sur des tâches plus complexes et plus stratégiques.
De plus, l’IA peut améliorer la recherche dans les archives en offrant des recommandations basées sur des algorithmes d’apprentissage automatique. Toutefois, elle prévient que l’IA doit être utilisée avec prudence pour s’assurer que les biais ne sont pas intégrés dans les processus décisionnels. Le rôle des archivistes est alors de garantir que l’implémentation de l’IA reste éthique et transparente.
Le point de vue d’Emmanuelle Bermès
Quelle est la place de l’intelligence artificielle dans la fonction archive ?
Emmanuelle Bermès, conservatrice à la Bibliothèque nationale de France, pense que l’IA offre de nouvelles possibilités pour enrichir les fonctions archivistiques. Elle évoque l’automatisation de l’indexation et de la description des archives comme des exemples clés où l’IA peut jouer un rôle crucial. Cela permet non seulement un gain de temps, mais aussi la possibilité de découvrir des relations entre documents qui seraient passées inaperçues.
Toutefois, Bermès met en garde contre la sur-dépendance à la technologie, soulignant que l’interprétation humaine reste cruciale pour contextualiser et donner du sens aux archives. L’IA doit donc être vue comme un outil complémentaire qui, utilisé correctement, peut améliorer la fonction archive sans en devenir la clé de voûte.
Vous êtes investie dans le programme AI4LAM (Artificial Intelligence for Libraries, Archives and Museums). De quoi s’agit-il ?
Le programme AI4LAM se concentre sur l’application de solutions d’intelligence artificielle dans le secteur GLAM (Galeries, Bibliothèques, Archives et Musées). Bermès explique que ce programme vise à promouvoir l’utilisation de l’IA pour rendre les archives plus accessibles et interconnectées. AI4LAM explore des cas d’utilisation concrets pour optimiser la gestion des collections.
Bermès mentionne qu’une partie importante du programme est de développer des cadres éthiques pour l’adoption de l’IA. Cela inclut des discussions sur la gestion des préjugés algorithmiques et l’importance de la transparence dans les processus d’archivage assistés par l’IA, afin de garantir que toutes les voix et perspectives soient correctement représentées dans le domaine archivistique.
Quelle est la place des technologies numériques dans l’enseignement au sein de l’École nationale des chartes ?
Emmanuelle Bermès indique que les technologies numériques occupent une place centrale dans l’enseignement à l’École nationale des chartes. Elle souligne que l’intégration de l’IA dans le curriculum aide les étudiants à comprendre comment ces outils peuvent être appliqués pour moderniser la gestion des archives.
Cet enseignement inclut des modules pratiques où les étudiants peuvent expérimenter avec des outils basés sur l’IA pour résoudre des problèmes réels, ainsi que des discussions théoriques sur l’impact potentiel de ces technologies. Ainsi, les futurs archivistes sont préparés à intégrer les innovations numériques de façon éthique et efficace dans leur métier.
Le point de vue de Stéphane Pouyllau
Vous avez été à l’origine de MédiHAL (archive ouverte pour photographies et images scientifiques). De quoi s’agit-il ?
Stéphane Pouyllau, chercheur en sciences de l’information, a fondé MédiHAL, une plateforme de dépôt pour les photographies et images scientifiques. Cet outil permet aux chercheurs de partager et de découvrir des images pour soutenir la recherche dans divers domaines. Grâce à l’open access, MédiHAL offre une visibilité mondiale aux travaux des chercheurs.
Pouyllau explique que MédiHAL utilise des technologies innovantes pour organiser et classer ces images, avec l’IA comme outil potentiel pour améliorer le processus de métadonnées et de reconnaissance d’images, facilitant ainsi l’accès et l’utilisation des images pour la recherche scientifique.
Quels sont les défis à relever dans le domaine spécifique des archives scientifiques ?
Selon Stéphane Pouyllau, un des principaux défis est la préservation à long terme des archives numériques scientifiques. Avec l’évolution rapide des formats et des supports, il est essentiel de développer des infrastructures robustes pour garantir que ces archives soient lisibles et accessibles pour les générations futures.
Un autre défi est l’interopérabilité des systèmes d’archivage. Pouyllau souligne que la collaboration internationale et l’utilisation de normes communes sont nécessaires pour garantir que les archives scientifiques puissent être partagées et comprises à l’échelle mondiale. L’IA pourrait faciliter cette interopérabilité en standardisant et en automatisant le traitement des données.
L’intelligence artificielle a-t-elle quelque chose à apporter aux archivistes ?
Stéphane Pouyllau voit l’IA comme un outil d’une valeur inestimable pour les archivistes, notamment en matière d’automatisation des tâches fastidieuses telles que l’annotation et la classification des archives. L’IA permettrait d’améliorer l’efficacité et la précision, tout en libérant du temps pour les archivistes pour qu’ils puissent se concentrer sur l’interprétation et la valorisation du contenu des archives.
Il avertit toutefois que l’intégration de l’IA devrait être faite de manière progressive et en s’assurant que les archivistes soient correctement formés à l’utilisation de ces technologies. Pouyllau insiste sur le fait que l’IA doit être conçue pour répondre aux besoins spécifiques des archivistes, afin de leur permettre d’en tirer le meilleur parti.
Leçons apprises
Sujet | Leçons Clés |
---|---|
Défis Technologiques | Adaptation aux nouvelles technologies et protection contre les cybermenaces. |
Rôle de l’IA | Automatisation des tâches répétitives et amélioration de la recherche dans les archives. |
Éthique et Transparence | Importance de la gestion des biais algorithmiques et de l’implémentation éthique. |
Rôle de l’Éducation | Intégration des technologies numériques dans l’enseignement des futurs archivistes. |
Interopérabilité | Collaboration internationale et développement de normes pour les archives scientifiques. |
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